Les Grandes Souches

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Jean-Marc Rousselot et Isabelle Sabiron sont paysans-charcutiers dans le bocage du nord des Deux-Sèvres à la frontière de la Vendée sur la commune de Mauléon. Installés sur le ferme des Grandes Souches depuis 1988, ils ont développé une activité d’élevage de porcs bios. Ils transforment et vendent en direct, une bonne partie de la production.

Lorsque Jean-Marc et ses sœurs, Marie-Luce et Hélène, héritent en 2015 des terres, ils s’interrogent très rapidement sur la notion de propriété de la terre. Partageant le projet de Terre de Liens et convaincus qu’il est nécessaire de repenser notre rapport à la terre comme Bien Commun, ils décident alors de faire don des 23ha à la Fondation Terre de Liens.

Une fois les démarches notariales terminées, les terres seront alors louées à Jean-Marc et Isabelle pour leur permettre de poursuivre leur activité agricole.

A son installation en 1988, Jean-Marc avait 80 truies sur une surface de 23ha. Les cochons étaient élevés sur des caillebotis (revêtement de sol laissant passer le lisier).

Comme d’autres éleveurs de porcs, il était destiné à agrandir son exploitation afin d’augmenter sa production, qui déjà ne suffisait pas à lui assurer un salaire décent.

Visionnaire, Jean-Marc a cependant fait le choix de diminuer la taille de son cheptel, il a mis ses bêtes sur la paille et il a surtout cherché à valoriser autrement son « produit ».

Avec l’aide d’un charcutier il se lance dans la vente directe, ce qui lui a permis de dégager plus de marges tout en étant plus autonome. Et plus tard il se convertit à l’agriculture biologique.

En 2001 Isabelle s’installe de façon à transformer environ 150 cochons à l’année, ce qui apporte un peu plus de valeur ajoutée à leur ferme . Les produits transformés sont vendus à la ferme, en amap, et à la restauration collective, magasin bio de producteurs et transformateurs.

Isabelle : En donnant les terres à la Fondation Terre de Liens, nous sommes assurés qu’elles resteront en bio et ne participeront pas à l’agrandissement des fermes voisines. Et puis, au moment de la transmission, ce sera même plus facile pour les repreneurs, que ce soient nos enfants ou d’autres personnes.

Jean-Marc : Notre donation, c’est plutôt un héritage refusé qu’un don car l’argent on ne

l’a jamais touché ! Financièrement, le quotidien n’était pas remis en cause, fermier de mon père auparavant, je deviens maintenant fermier de Terre de Liens.

Mais c’est aussi un acte militant. On n’est pas obligé de spéculer sur la terre. Si on avait

hérité, on aurait forcément revendu au moment de la transmission. Nous avons voulu casser cette logique au nom de « la terre bien commun ».

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